Le Devoir
Jeudi, le 5 septembre 2019
C'est encore Noël le 12 août pour les libraires
L’effet de la journée « Le 12 août, j’achète un livre québécois ! » continue de se faire sentir, cinq ans après l’initiative originelle, alors spontanée. Le bilan Gaspard a dévoilé mercredi qu’en 2019, les ventes de fiction québécoise ont été multipliées par sept lors de ce Noël du campeur des libraires.
C’est la littérature qui remporte la palme du hoquet le plus haut, avec un saut de 905 % des ventes ce jour-là, suivie par la bédé (+531 %) et la littérature jeunesse (+409 %). Les éditeurs étrangers profitent aussi de la vague, de manière beaucoup plus discrète, constate-t-on en étudiant les chiffres.
« Le 12 août 2019 fait non seulement bondir les ventes en quantité, aussi fait-il augmenter la variété des titres de fiction achetés, mentionne Gaspard. Le nombre de titres vendus double pratiquement par rapport à la moyenne des quatre lundis précédents. On achète plus de livres en plus grande variété. »
Et les lecteurs en profitent pour sortir du joug de la nouveauté : s’il s’est vendu 797 nouveautés différentes ce jour-là (+118 %), 2294 livres différents parus depuis plus d’un an ont également trouvé preneurs (+165 %). Le 12 août se vit avec plus d’intensité à Québec (+1286 %) ; Montréal suit de près (+679 %), et l’effet multiplicateur se sent aussi en région, où les ventes de livres québécois augmentent de 395 %.
« Force est de constater que les habitudes d’achat ont changé dans le paysage de la librairie indépendante au Québec depuis ce fameux 12 août 2014, conclut Gaspard. À titre d’illustration, avant 2014, pour chaque tranche de 100 $ dépensés en livres québécois (toutes catégories) le 12 août, on avait l’habitude de consacrer 9 $ pour la littérature québécoise et plus de 40 $ en livres scolaires, alors qu’après 2014, la dépense moyenne pour la littérature québécoise s’est élevée à 37 $ pour les six éditions du 12 août. »